Cours... [LIBRE]

Le jour commençeait à peine à se lever sur Palo Alto: normal, il était 6h30 du matin! Pourtant, une silhouette silencieuse dans le parc était là, courant assez rapidement. Anna s'était levé très tôt comme à son habitude, pour aller courir dans le parc. Ses longs cheveux noirs étaient noués au dessus de sa tête, et elle était vetue d'un court short et d'un débardeur rose. Une tenue de sportive en somme. La jeune fille courait tout les matins depuis voila environ 2 ans, depuis la révélation de son père au sujet de la mort de sa mère, au sujet de son statut d'élu qu'elle n'arrivait pas à comprendre.

A longueur de jours, ses pensées se bousculaient, se bousculaient dans sa tête sans qu'elle puisse sans débarasser. Même la nuit, des cauchemars l'assaillaient, perturbant son sommeil. Seule la course à pied la soulageait réellement: concentrée sur ses foulées, la musique dans les oreilles, elle arrivait parfois à penser à autre chose.

Sans ralentir le rythme élevé qu'elle avait, Anna jeta un regard à sa montre: elle allait devoir se dépêcher si elle voulait passer à la biblothèque ou au cyber café chercher des infomations pour la fac.

Elle contourna un bosquet, puis se rendit compte que le parc était complétement désert: elle était seule, courant pour tenter de rester lucide...

Andreas s'était levé tot, rare pour ce jeune homme pas vraiment matinal. Ne sachant pas vraiment pourquoi, il s'était reveillé aux aurores, il n'avait jamais pu se rendormir. Andreas avait alors choisi d'aller marcher...pour passer le temps, pour s'occuper.

Cela faisait maintenant une bonne heure qu'il se balladait dans le parc. Il avait fumé de nombreuses cigarettes auxquelles s'ajoutait celle qu'il tenait entre ses doigts. L'air était frais et le jour s'était levé depuis peu. Un vent agréable caressait sa joue et ses cheveux un peu longs voletaient lentement, frolant son front.

Il marchait tranquillement, les yeux dans leur flou si caractéristique. Ne regardant pas vraiment où il mettait les pieds. C'est justement ce qui le surpris si brusquement.

Au détour d'une allée, en contournant un buisson, il fut percuté, ou plutot frolé brusquement par une ombre filante, rapide et gracile. Il perdit quelque peu l'equilibre puis se retourna pour apperçevoir le visage de la jeune femme qui l'avait bousculé. Elle se tenait à quelques mètres, les mains sur les hanches, semblant reprendre son souffle.

"Je suis désolé....ça va aller ? " lui demanda t'il en se rapprochant

Anna était assez étonnée... Généralement, elle essayait de regarder devant elle quand elle courait, et vu le rythme qu'elle s'imposait cela valait mieux pour les gens qu'elle pouvait croiser. Cependant, elle était tombée dans une rêverie, et croyant le parc désert, ne se souciait plus tellement de ce qui ce passait autour d'elle. Résultat: après un léger virage, elle avait percuté quelqu'un! Cela ne lui était jamais arrivé pourtant.

La jeune fille s'arrêta un peu plus loin, puis se retourna rapidement, ne sachant si cette personne avait pu se faire mal. Elle réalisa alors qu'elle était hors d'haleine, et respirait assez rapidement, légèrement penchée en avant, les mains que les hanches. Elle réalisa avec soulagement que le jeune homme, parce que c'était un jeune homme qu'elle avait malencontreusement bousculé, semblait n’être pas tomber, rien de mal. Elle l’avait d’ailleurs seulement frôlé, déséquilibré. Elle s’en voulait, évidemment : après tout, ce n’était pas très sympathique de déranger les gens qui se baladaient tranquillement. Personne n’avait à subir ses soucis !

"Je suis désolé....ça va aller ? "

Et c’était à elle qu’on le demandait ; Voilà une chose étrange, étant donné que c’était plutôt de sa faute ! Elle esquissa un sourire en écartant une mèche qui s’était échappée de sa chevelure sombre, puis répondit :

- Oui, sa va… Se serait d’ailleurs à moi de vous demander cela, Non ? Après tout, c’est moi qui vous ai bousculé !

Elle se sentit alors assez … comment dire… dans une situation inhabituelle : De tempérament solitaire, les gens lui adressaient que rarement la parole. Et elle était là, vers 7 heures du matin, en train de converser avec un parfait inconnu ! Elle n’avait pas l’habitude, mais après tout, pourquoi pas ?

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