Toute seule à une table [libre]

Invité

Erin arriva dans le Coffee Shop. Même si elle venait rarement dans ce genre d'endroit, elle les appréciait quand même. C'était une belle journée qui commencait, et peu de monde était ici, au café. Erin était quand même un peu déçue, même si elle ne s'attendait pas à voir foule ! C'est vrai, depuis le départ de Peter pour la France, et son absence de nouvelles, la solitude pesait beaucoup sur Erin. Mais vu comme elle était sociale, elle n'attirait pas les amis en grande foule ! donc, tout cela pour résumer comment Erin était arrivée dans ce cafe ! Lorsqu'elle pénétra dans le Coffee Shop, elle fut d'abord accueilli par une vague de fraîcheur, puis par l'odeur de café. Elle se dirigea vers le comptoir pour commander un café serré. Rien de tel pour bien commencer la journée ! Erin fila ensuite s'installer sur une table vers le fond, un peu à l'écart des autres tables...Elle s'y installa, et laissa ses pensées dériver un instant. Elle se laissait rarement aller à ce genre chose, quand elle était en public, mais là, elle en avait besoin...Elle repensa à son pére, son pére qui l'avait quittée trop tôt, mais son pére qui préférait la frapper plutôt que de lui donner le biberon...Elle repensa à cette enfance qu'elle avait eu...Puis elle se souvint qu'elle était au Coffee Shop, et se redressa brutalement...

Stephen gara sa moto le long du trottoir, et, enlevant son casque, étouffa un bâillement. Il était quoi, sept heures du matin ? Il avait chassé toute la nuit, et avait besoin d’une grande dose de caféine avant de rentrer à la maison, car il n’était pas question de dormir, il avait encore du boulot ! Mais il n’était pas amer : c’était sa vie, depuis qu’il était gosse, et comment regretter ce qu’on avait jamais vécu. Bon, bien sur, quand il partait chasser et qu’il croisait des amoureux enlacés, ou une petite famille partant pour une séance de cinéma, il ne pouvait s’empêcher d’être un peu envieux. Mais le boulot qu’il faisait était primordial, c’était son devoir et, somme toute, il était bien dans sa peau et heureux de le faire, non ? Donc, c’était le principal.

Le jeune homme s’avança dans le coffee shop, saluant au passage une jeune serveuse qu’il connaissait de vue. Il était un client assez régulier, même s’il venait très tôt le matin la plupart du temps. Sans hésiter, il se dirigea vers l’une des tables du fond, là où il savait trouver assez de tranquillité pour éplucher tranquillement le journal du matin. Posant son équipement, il partit vers le comptoir commander un expresso et emprunter le journal, avant de se remettre assis, juste à côté d’une jeune demoiselle qui se trouvait là, tête baissée devant son café.

Se renversant avec volupté sur sa chaise, il prit le journal mais ne l’ouvrit pas, regardant d’un œil amusé la demoiselle. Elle semblait absorbée par ses pensées, et il se demanda de quelles natures elles pouvaient bien être. Certainement pas très agréables, vu comment la jeune femme se releva brusquement, presque apeurée. Stephen ne put s’empêcher de se pencher vers elle et de glisser d’un air amusé :

"Ca va, mademoiselle ? On dirait que vous avez vu un fantôme."

Le jeune chasseur pensait qu’elle avait l’air endormie, mais apparemment, ce n’était pas le cas. Peut-être venait-elle de se souvenir de quelque chose ? En tout cas, il devait bien reconnaître que le Coffee à cette heure-ci était plutôt un endroit pour s’endormir plutôt que pour se réveiller. Les seuls bruits étaient le ronron des machines à café et, dans un coin, le juke-box diffusait un ancien tube qui semblait être destiné à faire dormir la planète toute entière. Le genre de musique qui donnait envie aux gens de se passer la corde au cou, enfin, vous voyez le tableau.

Buvant une gorgée de son expresso, qui le fit grimacer parce que la boisson était brûlante, il se laissa tomber contre le dossier de sa chaise, savourant avec bonheur le coup de fouet que lui procurait l’expresso. Il avait mal partout, spécialement parce qu’il avait passé une grande partie de la nuit à chasser une espèce de créature bizarre qui, apparemment, avait de nombreux petits copains, tous aussi infect que lui. Bref, Stephen avait du affronter une dizaine de ces choses, qui lui arrivait à peine à la taille et n’était pas difficile à tuer, quand ils étaient seuls ! C’était plus leur nombre qui avait épuisé le chasseur, car leur combativité était vraiment moyenne. Mais le problème, c’est qu’il n’avait jamais vu cette chose auparavant, alors, il n’avait pas fait dans la dentelle et les avait toutes exterminés. Son informateur, qui lui avait dit où trouver ces bestioles, ignorait leur nom, et voilà pourquoi il venait boire de quoi se revigorer, avant de passer la journée à chercher le nom et l’utilité de ces choses, histoire d’être prêt la prochaine fois…s’il y en avait une !

Invité

Erin fut assez surprise quand elle entendit qu'on lui parlait. Enfin, pour être exacte, au début elle s'était retournée en croyant qu'on ne lui parlait pas à elle, mais quand elle ne vit personne, Erin se sentit soudain trés ridicule ! Elle sentit ses joues rosirent, comme dés qu'on lui parlait, en fait ! quand elle entendit prononcer le mot "fantôme", Erin eut un frisson. La climatisation y était certainement pour beaucoup, mais malgré tout... c'était pourtant, exact, elle avait "vu" un fantôme. Son pére. mais est ce qu'un fantôme en était réellement un quand on le voyait en pensées...Rien n'était moins sur ! Erin prit ensuite son courage à deux mains, pour parler au jeune homme devant elle. Elle ne pouvait pas le laisser sans réponse, à moins de passer pour une idiote. Quoique...vu la tête de jeune homme, ce devait déjà être fait !

"Euh...Non, non, enfin, oui, ca va, je...j'étais juste....plongée dans mes pensées..."

puis, elle ajouta un petit peu plus bas, de maniére à esséyé que le jeune homme ne l'entende pas, pour elle-même :

"Vous ne croyez pas si bien dire ! "

Puis Erin eut un sourire, non pas gêné, mais assez satisfait. Elle s'était rendue compte qu'elle avait réussi à dire une phrase à un inconnu. Certes, elle avait légérement bégaillé, mais pour elle, c'était une petite réussite !

La jeune fille regarda autour d’elle, et Stephen l’observa avec un sourire discret. Elle avait l’ai un peu perdue, signe que ses pensées étaient prenantes. Elle n’avait même pas vu qui lui parlait, du moins c’est ce qu’il pensait, et y allait se plonger dans le journal quand elle finit par lui répondre, en bégayant un peu.

"Je voulais juste savoir si vous alliez bien"

La rassura le jeune chasseur, rapprochant sa chaise de celle de la jeune femme après avoir reposé le journal sur la table. Les nouvelles n’allaient pas s’envoler, et ça lui faisait du bien d’avoir une conversation avec autre chose qu’une des choses qu’il chassait. D’ailleurs, il devrait peut-être arrêter de leur parler, vu qu’elles ne répondaient que très rarement. Mais bref, un peu de sociabilité, ça ne faisait pas de mal pour une fois !

La demoiselle ajouta quelque chose, qu’il n’entendit pas. Ses pensées avaient l’air de l’avoir ébranlé, mais Stephen n’avait pas envie de jouer les dragueurs, comme le faisaient la plupart des garçons quand ils voient une jeune femme seule à une table. Tout d’abord parce qu’il n’était pas comme la plupart des garçons, et ensuite, parce qu’il avait autre chose à faire qu’à songer aux filles. Et le fait qu’il ait une autre jeune fille en tête n’entrait pas en ligne de compte^^.

"Je m’appelle Stephen. Et si je peux me permettre, vous êtes plus jolie quand vous souriez que perdues dans vos pensées."

Ajouta-t-il gentiment. Il avait glissé un compliment, oui, mais juste pour être poli. Son père l’avait élevé dans l’esprit que les demoiselles sont fragiles, et qu’elles ont besoin d’attention, et jamais le jeune homme n’avait désobéi aux règles de son paternel. Enfin si, une fois ou deux, mais maintenant qu’il était mort, c’était oublié… même s’il continuait à suivre ce qu’on lui avait appris.

Après un nouveau sourire, le jeune homme détourna les yeux, suivant pensivement du regard la jeune serveuse qui venait de changer la musique du juke-box. Bonne idée, les Rolling Stones, beaucoup mieux ! Buvant une nouvelle gorgée de café, il s’installa confortablement dans sa chaise, dépliant le journal devant lui sans plus prêter attention à la jeune femme, et regarda avec intérêt les nouvelles du jour.

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